Actualités

Commémoration du 8 mai 45 - le 16/05/2015 18:10
Logo_8mai45_100.png

L'Amicale des Anciens Combattants a été heureuse d'accueillir Mr le maire, Gilles Desvignes, avec son conseil municipal pour célébrer une page d'histoire, avec le 70ème anniversaire de la libération du 8-Mai 45.

Cette commémoration a débuté au monument aux morts en présence des enfants de l'école avec leurs enseignantes qui ont chanté le Chant des Partisans en l'honneur des morts pour la France devant une nombreuse assistance.

Le président de l'Amicale des Anciens Combattants, Mr Léon Vial, a prononcé un discours (ci-dessous) qui a ému l'assistance par l'évocation de ses souvenirs personnels et des événements qui ont touché Chozeau.

150508 Commémoration 1_300.jpg

150508 Commémoration 2_300.jpg

Comme à l'accoutumée, un vin d'honneur a été offert par l'Amicale des Anciens Combattants à tous les participants pour clôturer cette commémoration avec convivialité.

Discours de Mr Léon Vial, Président de l'Amicale des Anciens Combattants:

  

Mesdames, Messieurs,

Ce jour, nous commémorons le 70ème anniversaire de la libération du 8 mai 1945. Cette date a beaucoup marqué l'enfant que j'étais à l'époque.

Mais remontons un peu le temps et l'histoire si vous le permettez :

Août 1939, L'Allemagne entre en guerre contre la France : la mobilisation générale est affichée partout et les hommes en âge d'être rappelés sous les drapeaux partent rejoindre leurs centres d'affectation.

Ce sont les campagnes qui seront les plus touchées : à 6 ans j'ai vu partir mon père. La guerre s'installe sur tous les fronts pendant 1 an jusqu'à juillet 1940.

Malheureusement, nos soldats sont mal équipés, mal commandés, face aux allemands très bien entrainés.

C'est la débâcle : Mr PETAIN signe la capitulation de la France et s'engage dans la collaboration avec son ami pierre LAVAL.

En octobre 1940, il serre la main d'Hitler à la gare de MONTOIRE dans le Loir-et-Cher. Désormais la France n'est plus ennemie mais alliée.

De juillet 1940 à aout 1944 plus de république : collaboration avec l'Allemagne avec comme devise Travail, Famille, Patrie.

Le président LEBRUN peut rentrer chez lui.

La guerre étant terminée, les soldats vivants et libres regagnent leurs domiciles (la famille REYBOZ a été particulièrement touchée : 2 de leurs enfants, Jean et Léon, seront fait prisonniers).

Puis la France passe sous l'occupation, les allemands contrôlent tout : ils montent une baraque de surveillance en planches à la sortie de CORIAU.

Arrivent les restrictions avec les tickets de pain et de toute la nourriture.

Certains Français, n'ayant aucun scrupule, passent dans la milice : c'est la délation, suspicion, dénonciation, arrestation, puis déportation vers les camps de la mort, sous les ordres de Joseph DARMAND, patron de la milice française avec Klaus BARBIE dit « le boucher de Lyon ».

Paul TOUVIER et compagnie qui renseignent les nazis et font exécuter leurs concitoyens : chez nous, Mr Joseph GIROUD fusillé à la CROIX CHATAIN à ROCHE, ainsi que 7 jeunes réfractaires brulés vifs dans une grange à la CROIX SICARD à SALAGNON.

Sans oublier par exemple, tous les habitants d'ORADOUR S/GLANE, massacrés et brulés.

1943, nouveau coup dur, les nazis ont besoin de main d'œuvre, alors tous les jeunes en âge de faire leur service militaire sont enjoints de partir travailler en Allemagne (chez nous Marius et Marcel BERT qui ne reviendront qu'à la libération).

Pendant ce temps, la résistance s'organise sous les ordres du Général DE GAULLE et petit à petit les Allemands reculent.

Août 1944, enfin les américains débarquent : ils s'installent à CHOZEAU avec leurs canons, leurs mitrailleuses dans divers points de la commune, braqués sur LYON.

Il n'y aura aucun tir, la résistance avait fait le travail.

La France se libère peu à peu de l'occupant et enfin c'est la libération le 8 MAI 1945. C'est un jour de liesse populaire, tout le monde s'arrête de travailler.

Il n'y avait pas de téléphones portables, pas d'internet !!! Mais les nouvelles sont allées très vite dans l'après-midi.

Sur la place du village on dansait, chantait et le soir toute la population s'est rassemblée au café de CORIAU avec la même ferveur d'être enfin libre.

Puisse-t-on aujourd'hui, laisser notre égo de côté et fraterniser comme il y a 70 ans.

Je vous remercie pour votre attention.